Publié le 30 septembre 2024

Si l’on souhaite limiter ses propres effets de bord, déjà existants ou potentiels, il faut s’y frotter : les identifier, les comprendre, et chercher des parades. Ou a minima, les garder à l’oeil, pour tâcher de les maintenir sous contrôle. Mettre de la conscience dessus : voilà le premier pas pour avoir plus de prises. C’est l’objectif principal de cette piste de travail.

C’est quoi, un effet de bord, déjà ?

Nous avons défini les effets de bord ainsi, dans la Partie 1 :

<aside> 💡 Un effet de bord est l’effet indésirable d’une action, qui apparaît généralement à un autre endroit du système, et/ou sur une autre temporalité. Parfois, l’effet de bord contribue à perpétuer ou renforcer le problème auquel on s’attaque. Parfois, il provoque ou renforce d’autres problèmes.

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Par exemple, en cherchant à protéger aux États-unis le (magnifique) Pic à face blanche, **donc en cherchant à sanctuariser son habitat, une loi a poussé les propriétaires terriens à l’abattage préventif des arbres où il pouvait nicher : “Nous avons voté une loi de protection des espèces en danger, qui limite ce que peut faire le propriétaire d’un terrain où l’on découvre une espèce protégée. Mais on constate que dans certain cas, cette loi pousse les propriétaires à abattre les habitats potentiels des espèces en danger, afin d’éviter à tout prix qu’elles s’installent chez eux. Parfois même, ils s’empressent de tuer les animaux protégés qu’ils découvrent sur leur terrain, au lieu de les signaler.”

La Partie 2 en précisait les caractéristiques courantes :

<aside> 💡 La notion d’effets de bord recouvre une grande diversité de situations. Ce qu’ils ont en commun, pour une association, c’est d’être :

• des effets non désirés ,
• émanant en général des programmes de l’association (mais parfois aussi de sa posture, de son organisation ou sa gouvernance, voire de sa simple existence..),
• qui sont certainement non prévus (et difficilement prévisibles),
• qui sont souvent difficiles à identifier même quand ils ont lieu,
• et cerise sur le gâteau : quand on perçoit leur manifestation, il est souvent difficile de l’attribuer à ses propres actions !

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En effet, si un effet de bord apparaît immédiatement, devant nos yeux, et que c’est évident qu’il est en lien avec nos activités, il y a de bonnes chances pour qu’on essaie de le limiter. C’est le fait même qu’on les distingue mal et qu’on ne se les attribue pas forcément à première vue qui les rend persistants et vicieux.

Je vous laisse revoir le passage “Cerise sur le gâteau” (Partie 2, Chapitre 4) ****pour retrouver des précisions supplémentaires sur les effets de bord (nature des effets de bord, quelques effets très courants, et des exemples les illustrant en commentaire).

3 bonnes raisons de se confronter à ses effets de bord

1. Se confronter a ses effets de bord à le premier intérêt, évident, d’essayer de les limiter ou de les éliminer. Un acteur qui ne se concentre que sur ses impacts positifs, c’est comme une entreprise qui ne compte que ses recettes et pas ses dépenses : c’est bancal ! Pas besoin d’en dire beaucoup plus : se confronter à ses effets de bord, c’est sain, c’est logique, ça rend l’action plus pertinente, c’est éthique. Au-delà de cette vertu, ce travail a au moins deux intérêts supplémentaires :